Le Président de la République, son Excellence Jovenel Moîse, Son épouse, Martine Moise, le Premier Ministre, Joseph Jouthe, les ministres du Gouvernement, de hauts dignitaires issus des trois (3) pouvoirs, se sont rendus ce mardi 12 janvier, en matinée, sur le site de Saint Christophe érigé, à l’entrée Nord du pays, en mémoire des nombreuses victimes du tremblement de terre de 2010 en Haiti.

Ce 12 janvier 2021 en effet marque le 11e anniversaire du séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Ce jour-là, il a fallu 35 secondes, les plus longues de toute l’Histoire d’Haïti, pour emporter près de 300.000 vies et affecter plus de 313.000 maisons, occasionnant ainsi 1,3 million de sans-abris. 

Ce séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a donc provoqué un véritable chaos dans l’aire métropolitaine notamment, avec des conséquences diverses pour 1.5 millions de personnes, soit environ 15 % de notre population.

Quelques mois plus tard de la même année, soit en octobre 2010, une épidémie de choléra allait faire son apparition dans notre pays. S’étant déclarée, tout d’abord, à proximité de Mirebalais, dans le Plateau Central,  l’épidémie s’est répandue quasiment sur tout le territoire national.

 Le passage de l’ouragan Thomas, toujours en novembre 2010, n’a fait qu’accélérer davantage la propagation de la maladie. Selon des chiffres officiels, le choléra de 2010 surnommé

 « maladie de la pauvreté » a touché en Haïti plus de 800.000 personnes et a occasionné la disparition de plus de 10.000 âmes.

Aussi, l’année 2010 qui a commencé en catastrophe, s’est aussi terminée en catastrophe. A tout cela s’ajoutent bien entendu les élections générales du 28 novembre 2010 qui ont amené avec elles une crise politique aigue au cours de laquelle, près des deux tiers des candidats à la présidence d’alors allaient formuler des dénonciations contre le processus et alléguer fraudes et refus de voter d’un grand nombre électeurs. Ainsi, après plusieurs manifestations à Port-au-Prince et dans des villes de province, le Conseil Electoral Provisoire (CEP)  dût procéder à un recomptage des voix pour avancer et pour tout boucler.

11 ans plus tard, on y est, le monde et Haïti sont confrontés cette fois, à une autre catastrophe. Il s’agit de la pandémie de la COVID-19 qui, en date du 12 janvier 2021, à la mi-journée (heure d’Haïti), a déjà fait plus de 1.952.521 morts à travers le monde, dont 238 en Haïti. 

Dès l’année dernière, 2020, le virus a mis la quasi-totalité des pays du monde à genou. En plus du nombre de personnes infectées et/ou tuées, des milliards d’individus de par le monde subissent encore de plein fouet les conséquences économiques désastreuses de la maladie. 

La culture reste et demeure l’un des secteurs touchés. Pendant un certain temps, les manifestations culturelles ont dû cesser à cause des mesures prises pour contenir le virus. Dans certains cas, on ne sait même pas à quel moment, la vie culturelle peut véritablement reprendre.

Que ce soit en 2010, avec ce triptyque de chaos comme le tremblement de terre, le choléra et la crise électorale, ou encore en 2020, avec la pandémie du nouveau coronavirus, le ministère de la culture et de la communication croit nécessaire d’en appeler chaque fois, au sens civique de notre communauté pour affronter tous ces défis posés tant par la nature que par la conjoncture socio politique. 

 La COVID-19 nous rappelle comment enfin chaque action et chaque citoyen comptent pour atténuer les effets des catastrophes. En respectant les mesures barrières, comme par exemple, porter un masque,  se laver les mains,  respecter la distanciation sociale, toutes et tous participent à la chaine nationale et même, à cette chaine mondiale visant à combattre le coronavirus.

 Il en est de même pour les autres cataclysmes, qu’il s’agisse des précautions quotidiennes à prendre et de tout un bon sens à faire montre, par exemple, lors de la construction de nos habitats, voire, de la nécessité de s’informer régulièrement sur les conditions météorologiques, rien ne saurait en fait éclipser cette vigilance citoyenne nécessaire à l’entretien d’une charge d’énergie qui nous met en capacité de toujours anticiper sur le chaos.

En ce 11e anniversaire du séisme, le Ministère de la Culture et de la Communication invite les populations à se taire une seconde pour mieux écouter celles et ceux qui sont morts le 12 janvier 2010 à 4h53.

Pradel HENRIQUEZ

Ministre